Les débats sur l'islam et les minorités invitent à la réhabilitation de la justice. Car l'instrumentalisation de la religion a partout fait des dégâts humain qu'il s'agisse du Proche et Moyen Orient ou du Maghreb arabe. Les miasmes de l'instrumentalisation ont imposé un arbitraire en instaurant au passage un ordre social sadique. Et rares sont les interventions des autorités religieuses musulmanes pour dénoncer cette dérive. La preuve en est qu'à travers l'histoire des crimes ont été commis dans les contrées citées et les justifications et des prétextes religieux pour les légitimer. Les sociétés musulmanes devraient se dépouiller de certains archaïsmes en vue de s'adapter avec le cours de l'histoire contemporaine et de surcroît redorer son blason.
La haine a partout les mêmes griffes. Lorsque la République Turque a été fondée en 1923, l'idée de "nettoyer" le pays des chrétiens s'est transformée en une véritable philosophie et en une méthode. Les unionistes ancêtres des kémalistes ont ainsi " nettoyé" la Turquie des arméniens en 1915. Les fondateurs de la république ont ainsi envoyé les Grecs hors d'Anatole dans le cadre des échanges des populations en 1923 (traité de Lausanne). " Ce nettoyage" a ensuite touché les kurdes et les Alévis débouchant sur toute une série des massacres".
Alors tenez-vous bien... En 1989, l'ancien Président Mauritanien Maouiya Ould Sid Ahmed Taya, épaulé par un " certain martyr des arabes" Saddam Houssein, lance un appel national d'épuration de la Mauritanie des noirs. Ce fut le lugubre projet de « dénégrification » de la Mauritanie. Alors en pleine période de Ramadan- mois sacré en Islam- on tua sauvagement des milliers de noirs sans pour autant qu'aucun Ulémas bronche un mot excepté l'Imam Boudaha Ould Bouseiri ( Paix à son âme). Son refus de collaborer avec le système lui valut d'être destitué de son poste de grand Imam et de mufti. Il fut en même temps assigné à résidence à Boutilimit (Trarza sud de la Mauritanie). Cherchez l'erreur?
La Mauritanie fut aussi au début des années 90 un pays criminel. L'on exécuta des innocents, l'on viola des femmes et l'on mutila des enfants sous le regard complice des savants. En Mauritanie, une page d'un livre d'Imam Malik vaut autant que la vie d'un "négro". On estime plus de 15000 noirs mauritaniens (encore, je répété musulmans) qui furent chassés du pays et poussés à l’exil?
En 1989, ni l'Algérie, ni le Maroc, ni l'Arabie Saoudite, ni Alazhar, l’indifférence totale. Tout comme les Kurdes et les coptes en Egypte, les noirs sont des créatures de Dieu? Les noirs libyens que l'on torture avec la cravache des islamistes en Lybie ne sont-ils pas des musulmans? Voilà la triste réalité, nos religieux s'en « bourgeoisent » et oublient les faibles, les minorités et les autres communautés. Pire, ils oublient la justice et le devoir de la défendre.
Ce qui se passe actuellement à Mauritanie en est une parfaite illustration... Biram Dah Abeib en incendiant des livres du rite malikite, il interpelle tous les ulémas et penseurs musulmans contemporains sur l'esclavage en Mauritanie. Il y a nul doute que l’acte de Biram est condamnable. Nous jugeons insensé la publication des Fatwas pour le traiter d'Abou Lahab ou de S. Rushdi mauritanien. Et encore pire, l’implication du Président la République en personne dans ce dossier. Cela étant, nous savons déjà les sentences qui seront infligées contre le leader abolitionnistes. Il risque la prison à perpétuité si on lui épargne la peine capitale. Il n a fait que soulever un « fait social » instrumentalisé par les élites religieuses et le pouvoir central. Mais son acte aurait au moins soulevé un certain archaïsme de la jurisprudence islamique qui mérite d'être révisée.
Faut-il rappeler que le Bon Dieu est Juste? Faut-il rappeler aussi que lorsque les musulmans furent persécutés en Arabie, ils trouvèrent refuge chez un prêtre noir en Ethiopie ?
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