Le Président de la République a parlé à son peuple de la façon la plus comique. Si son objectif était celui de justifier ses acquis, il s'est finalement ridiculisé devant ceux qui l'ont porté à la magistrature suprême. Il a parlé aux pauvres encore affamés, aux diplômés encore en chômage, aux retraités encore marginalisés, aux femmes encore exclues et aux acteurs de la société civile encore en mal de reconnaissance.
Il a spéculé devant des refugiés encore exposés aux orages, au soleil ardent, à la faim, à la soif, à la maladie, à l'ignorance et pire à la peur des temps qui courent.
Il a parlé aux étudiants qui attendent la rentrée pour dénoncer les agissements de son ministre de l'intérieur. Sa parole est adressée aux justiciers hors la loi et une police en garde en vue. Il a parlé aux enseignants sous-estimés et aux médecins corrompus. Il a été applaudi par des budgétivores ce soir-là. Il a été entendu par des prisonniers innocents.
Il a parlé à une nation qui a peur de ses agissements. Le terrorisme fait des dégâts. Les bandits du désert recrutent de ses fils pour frapper ses hommes.
Sa parole sur la situation nationale est digne d'une comédie faite des scènes médiocres et humiliantes. Cette mise en scène est somme toute une mascarade que les citoyens devraient refuser. Comment peut-on approuver, l'anniversaire d'un coup d'Etat. Ce soir-là, les intellectuels présents, on fait le culte de la décadence.
Dans son oratoire, le président croit pouvoir dribbler tout le monde. Désormais, les temps de la duperie sont révolus. Le peuple est devenu intelligent. S'il fait semblant d'esquiver les grandes questions, il ignore que certains citoyens sont encore vaillants et actifs.
Comment peut-il nier la présence de l'esclavage en Rim, alors que le veille, les forces de l'ordre réprimandaient à quelques encablures de son palais des militants abolitionnistes. Biram ould Abeid était à la clinique de Kissi lorsque le dramaturge jouait sa comédie. Treize militants abolitionnistes sont à ce jour arrêtés à la suite d'affrontement avec les forces de l'ordre devant le commissariat du Ksar. Le président mauritanien devrait dire que nous mettrons fin à cette tare sociale et non de fermer les yeux devant cette honte nationale.
Les négro-mauritaniens ne seront pas trompés par une dialectique anthropologique vidée de tout son sens. Que signifie un recensement "d'ascendant à descendant"? il y a t-il d'autres formes de retrouver anthropologiquement un individu?
Traditionnellement, on reconnait une personne par ses parents. Mais la mascarade, c'est d'astreindre aux citoyens de justifier coûte que coûte leur " mauritanité" en se basant sur des interrogatoires humiliants. C'est insupportable que cela persiste.
Voilà qui suis-je....
Je suis mauritanien, je le demeure et je le resterai. Je ne connais pas le nom d'Emir de Tagant, mais je connais que mon voisin était de grande famille, il confisqua tous mes biens en 1989. Que l'Etat m'entende et fasse toute la lumière sur cette affaire. Je ne connais pas l'Imam de la Grande Mosquée de Nouakchott, mais, je suis convaincu que feu Boudaha Ould Boussairii ( paix en son âme) fût un homme juste et humble le seul à dénoncer la tuerie des miens. Je ne connais pas les généraux putschistes, mais, des noms militaires meurtriers et assassins se bousculent encore dans ma tête. Les bourreaux de mon grand-père décident pour moi. Je ne connais pas les Hodhs, mais Walata a englouti mon grand père. Je n'ai jamais posé mes pieds dans la Diakhlat, mais j'irai à Jreida fouiller les tombes de mon oncle. Je ne connais pas Mariam Daddah, mais ma tante fût violée par un soldat mauritanien à Sorimalé. Je ne connais pas tous les noms des hommes ayant présidé ce pays, mais j'en connais un criminel et des complices parmi eux. Mon cousin fût soldat, on mit fin à sa carrière et à ce jour, il n'a pas été rétabli. En 1987, mon grand frère a fui de plein jour notre village, il est actuellement réfugié en France. Aujourd'hui, il a acquis une nationalité ailleurs, et pourtant, il reste attaché à son pays. Il dénonce un recensement qui l'exclut. Mon cousin est aujourd'hui un Belge comme d'ailleurs le premier ministre. Ma sœur est une française comme Ba Mbaré. Mon oncle enseigne dans une université française. Mes amis Moustapha et Sid’Ahmed sont mauritaniens et français. Certains de mes compatriotes sont mauritaniens et Saharouis. Mon voisin Khaled est établi à Dubaï, il me parle de ce recensement. Il s'étonne qu'on dise à mon cousin n'est plus mauritanien. Je lui ai dit qu'il était noir.
Je suis mauritanien et je connais mon histoire. Je suis le petit fils de la victime, j'ai oublié d'assimiler mon histoire à la grande histoire de ce pays. Voilà qui suis-je... le petit fils de la victime.
Bâ Sileye.
tu porte le casque d'intellectuel,mon frère c'est sa ce que je veux à ma jeunesse,et aussi d'entendre vous les étudiants qui partis pour continuer leurs études à l'extérieur,et non d’être les facebookeurs.
Je serai toujours d’arrière toi mon conseiller.
je t'admire beaucoup sur ton inspiration.
Rédigé par : Ibra Idy Diallo | 03/11/2011 à 12:37