Lors de sa récente visite à Tikjikja, le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz avait dans son discours parlé du chômage touchant largement la jeunesse mauritanienne, en l’occurrence, les jeunes diplômés. C’était pour lui une façon d’apaiser les esprits naïfs en ces moments de trouble et des soulèvements populaires dans le monde arabe. Comme à l’accoutumée, le General-Président a brillé par son discours populiste, il a dénoncé un système éducatif national. Il a dénigré de manière acerbe les précédants dirigeants du pays . En réalité, ceux qui agissaient, d’il y a une décennie, sous les ordres de son mentor, Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya.
Sans proposer des alternatifs au système éducatif aujourdhui quasiment aux abois, le Rais s’est limité tout simplement à donner des orientations aux futurs lycéens à choisir " le lycée technique" et aux étudiants d’opter pour les sciences exactes et de faire des masters professionnels. Car l’avenir annonce, selon lui, une Mauritanie technique, une Mauritanie "japonisée". Désormais, les jeunes mauritaniens n’auront pas besoin d’étudier trop longtemps, car le pays manque cruellement d’une manœuvre qualifiée. Alors, la magie « azizeienne » créera de l’emploi pour tout le monde. Mais en revanche, jusqu’ici, on constate que la Mauritanie manque des usines et les entreprises pouvant répondre à la forte demande de l'emploi?
Il n’avait pas besoin de tout ce déplacement pour berner encore une fois de plus les cadres de demain. Son discours ne rassure point, il décourage plus d’un jeune. Tout le monde connait désormais ses agissements. Lorsqu'ils se déplace, c’est naturellement pour jeter du discrédit contre ses sujets. Hier, il arpentait le quartier d’Arafat pour tirer à boulets rouges sur les opposants, aujourd’hui, il a choisi Tikjikja pour vouer aux gémonies ses fils ayant opté des séries littéraires.
Au moment même où le Président de la République tenait son discours, à Nouakchott, le Ministère de l’éducation nationale et les responsables au niveau de l’enseignement rendaient des listes ségrégationnistes des boursiers de la deuxième commission. On ne regrette pas, on se sait déja se confier à la résignation. Car ces derniers n’ont fait que d’appliquer à la règle toutes ses instructions lorsqu’ils refusent à 1260 étudiants le droit d'avoir une bourse nationale.
On constate, en effet, qu’en France aucun étudiant littéraire inscrit au niveau de Master n’ait bénéficié d’un avis favorable. Comment peut-on expliquer une telle attitude ? Sur les 245 boursiers, on ne trouve pas aucun étudiant inscrit en Droit, Journalisme, Histoire, Lettres classiques ou Sociologie. Pourquoi cette volonté affichée de la part des autorités à leur tête MOA de marginaliser les littéraires ?
Et pourtant, si on a une bonne mémoire dans l’un de ses discours populistes, il laissait entendre que les séries littéraires ont beaucoup coûté de fortune à l’Etat mauritanien et ne servent à rien de tout. Mais il oublie que c’était aussi une politique arabo-nationaliste des dirigeants de l’époque au lendemain de notre indépendance. Cette politique consistait à renforcer l’enseignement de la langue arabe, les lettres modernes et la philosophie pour mieux rapprocher la Mauritanie de la Ligue Arabe et des états panarabes. Aujourd’hui, on vit un renversement. On se rend compte qu'un projet idéologique raciste ne rime pas avec le développement. Hier, l’Etat avait beaucoup sacrifié pour les littéraires, aujourd’hui sous Aziz, on leur accorde une petite considération, pire encore. On vit simplement la chronique d'une marginalisation progressive.
Affaire à suivre...
Bâ Sileye
SI LES LITTERAIRES SONT LAISSéS AU BAS DE L'ECHELLE,C'EST DANS LA MENTALITE MAURITANIENNE LES ETUDES LITTERAIRES NE SERVENT A RIEN.
CAR BEAUCOUP NE SAVENT PAS SI LE DEVELOPPEMENT A EU LIEU EN OCCIDENT CELA EST DU EN GRANDE PARTIE AUX ETUDES MENéES SUR LA SOCITETE AFIN DE REORGANISER LA VIE SOCIALE AINSI REGLER TOUS LES PROBLEMES QUE TRAVERSAIENT LE MONDE OCCIDENTAL EN CETTE EPOQUE C'EST A DIRE LE XIX e siecle.
Rédigé par : N Bocar | 29/03/2011 à 13:40