Tous les peuples retenus encore dans la dictature et l’oppression trouveront un exemple illustrant dans le printemps du monde arabe. Les observateurs sont presque unanimes que les soulèvements populaires vont basculer les réalités dans cette partie du monde arabe et susciteront un curieux changement dans les relations géostratégiques. Mais les soulèvements au Moyen-Orient en général et au Maghreb en particulier ont quelque chose de très spécifique. Cette spécificité renvoie à la complexité des politiques internes menées par les systèmes, installées des décennies durant, sous la houlette des dictateurs soutenus par certaines grandes puissances internationales.
Et les révolutions en cours viennent dévoiler non seulement le secret de polichinelle mais l’absence de la crédibilité et du crédit dans les discours tenus lors des grandes rencontres internationales au cours desquelles ‘’ les grands maitres’’ statuent sur les crises que traversent certains pays. Il y a seulement quelques mois les révélations de Wikileaks inquiétaient presque toutes les grandes chancelleries.
source : espacepolitique.revues.org
Ici, on voit la diplomatie française pâtir avec les intentions de MAM, l’ex-Ministre des affaires étrangères notamment son fameux soutien militaire au dictateur démissionnaire Zeine Abdedine Ben Ali. Là, la communauté internationale trébuche encore sur la décision à prendre contre le sanguinaire Kadhafi. Ailleurs, l’Union Africaine tergiverse en attendant que les soldats de Laurent Mbagbo tirent à bout portant sur des citoyens ivoiriens. Dans un article publié par le Courrier Internationale, un journaliste prouve que l’Union Africaine (UA), joue le rôle des « abonnés absents » dans la crise ivoirienne. Le panel des chefs d’Etats de l’UA, réuni ce vendredi à Nouakchott (Mauritanie) sous la Présidence du Chef d’Etat Mauritanien Mohamed Ould Abdel AZIZ, n’a pondu qu’un communiqué dans lequel le panel informe que le conseil de paix et de la sécurité vient de leur accorder un délai de grâce d’un mois pour trouver une issue à l’impasse ivoirienne. Dans le communiqué rendu public, on peut lire que « Le Groupe a décidé de tenir sa prochaine réunion dans les meilleurs délais, à une date et en un lieu qui seront annoncés incessamment, aux fins de parachever l’accomplissement du mandat qui lui a été confié par le CPS. Le Groupe invite à cette réunion Leurs Excellences Alassane Dramane Ouattara et Laurent Gbagbo, ainsi que le Président du Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire ». Les braves médiateurs au tant divisés ( voir les positions de Blaise Compaoré et Jacob Zuma) espèrent réunir au tour de la même table les deux antagonistes Laurent Mbago ( décrié par la communauté internationale) et Alassane Ouattara ( favoris de la communauté internationale et ayant le soutien de l’Elysée)
Dans cette confusion totale, force est de constater que la communauté internationale a du plomb dans de l’aile . D’aucuns n’évoquent sa perte de crédibilité, quand on sait que cette dernière ne s’aligne que sous ordres des grandes puissances détentrices du droit de véto au sein de l’ONU. Aujourd’hui encore cette réalité est plus que jamais confirmée avec le printemps du monde arabe. La communauté internationale n’a fait que briller par des déclarations sanctionnant par ci et par là ce qu’elle appelle dans son langage des dérives. Or tous les observateurs sont presque unanimes sur le fait qu’elle soit divisée sur la nécessité d’engager des sanctions militaires contre la boucherie du colonel Khaddafi.
Khaddafi sur la tribune de l'ONU
Certains pays influents de l’UA ne veulent pas se prononcer sur les vagues d’immigrés provenant de la méditerrané, qui traversant les cotes italiennes. Le Président Français ne cachait point sa crainte en affirmant qu’avec la révolution tunisienne, l’Europe risque d’être confrontée à « des flux migratoires incontrôlables ». Le ministre italien des affaires étrangères parle d’un « exode biblique ». Lors de la première sortie du ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant a demandé aux autorités italiennes de « retenir les migrants tunisiens ».
Tout compte fait, cette confusion de la communauté nous montre à tel point une sorte de fièvre diplomatique internationale qui se profile à l’horizon. Certains chefs d’Etat comme Gbagbo et Khaddafi et bien d’autres connaissant ses rouges et son fonctionnement s’entêtent à se plier aux décisions de la communauté internationale.
Bâ Sileye
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