« Nul n'a le droit d'effacer l'histoire d'un peuple car un peuple sans histoire est un monde sans âme »
Alain Foka , Journaliste à RFI
Toute activité humainement entreprise requiert de la bonne volonté. Et cela, du simple acte de spéculer en passant par des prises de positions notamment les plus banales aux plus complexes. Car elle correspond vaille que vaille à la maturité intellectuelle qu'incarne tout être raisonnable face une situation concrète. Il convient de juger ainsi le devoir du militantisme qui s'érige à la suite d'une quelconque prise de conscience. Tous les grands hommes que l'humanité a connus ont sacrifié leur vie en dénonçant drastiquement l'oppression et l'injustice infligées contre leurs peuples. De Gandhi en passant par Martin Luther King jusqu'à Nelson Mandela, jamais l'arbitraire a été gardé sous silence. Pour ces derniers, le petit peuple ne doit jamais être laissé à son compte ; au lieu d'être esclave de son destin, ces hommes nous enseignent, qu'il est pleinement inscrit dans la monade de tout peuple à diriger son destin, quitte à payer des lourds tributs. C'est pourquoi ces derniers ont mérité leur postérité historique. Ils avaient tout simplement eu le courage de dire la vérité lorsqu'elle était un tabou.
C'est dans cette perspective que s'inscrit la ligne de conduite de tous les militants des Forces de la libération africaines de Mauritanie (FLAM). Car 27 ans après la naissance de ce mouvement, l'histoire garde encore des secrets de ces plus beaux jours. Lorsqu'on a voulu banaliser tout un peuple, des hommes téméraires et prêts au sein de celui ci ont osé dire non et faire des alertes précoces. Ces hommes que l'histoire ne cesse de saluer le courage s'étaient opposés contre les peccadilles du racisme de l'Etat Mauritanien dans ses viles tentatives d'écarter une toute composante de ces citoyens. Les leaders des FLAM ont signé et persisté leur niet. Et 27 ans après, la lutte demeure plus que jamais évidente, même si, cette dernière a emporté avec elle des grands hommes de cette nation. En Mauritanie, il y a encore ceux qui rêvent de nos martyrs depuis toutes les fois que l'on se rappelle de ces horribles scènes d'exactions. Mieux encore, ces martyrs font aussi l'inspiration des poètes et artistes.
Et pourtant, on ne cesse d'interroger 27 ans après le premier manifeste de leur tort. Somme toute, il y a rien de mal dans leurs revendications face une volonté d'exclusion ou pire encore d'épuration. Comme Tene Youssouf Gueye, tous nos martyrs ont soutenu et défendu l'intégrité nationale de la Mauritanie. Pour eux, la Mauritanie est riche par sa diversité, aucune composante ne doit s'imposer contre une autre quelque soit ses influences sociales ou culturelles. Ils ont modestement prôné l'égalité sur tous les plans et dans tous les projets étatiques. Pour ce faire, ces braves hommes ont soulevés pour la première fois la question des langues nationales à l'époque où la Mauritanie se cherchait. Le manifeste contre la marginalisation des langues nationales témoigne suffisamment du patriotisme de ces derniers. Ils n'étaient pas encore des élus du peuple mais ont payé leur vie pour le peuple. Ces hommes étaient nobles, dignes et intègres. Hommes de principes, ils se sont battus contre l'oppression du peuple Mauritanien. Et réalistes, ils se sont opposés contre toute imposition aveugle.
Forts de leur courage, ces hommes n'ont point reculé devant la torture et la mort pendant les lugubres années sous le règne du sanguinaire Maouiya Ould Sid´Ahmed Taya. En face du cynisme de l'Etat raciste, ils ont affiché leur amour pour la Mauritanie, qu'ils ont vu naitre contre vents et marrés. Ils ont posés les premières pierres mais se sont vus privés de voir émerger ce que leur bonne volonté a produit. C'est pourquoi de la résistance des FLAM demeure celle des nôtres. Car de prés ou de loin, supportés ou détestés, les leaders négro-africains ont prôné l'idéal pour la société mauritanienne dans laquelle tous les citoyens seront traités au même pied d'égalité quelque soit leur appartenance socioculturelle. Cependant, en entendant la réalisation du rêve de Mourtoudo Diop notamment l'intégration des langues nationales dans le système éducatif et à la mise en terme à la ségrégation raciale, les FLAM peuvent resserrer les rangs et dénoncer davantage le racisme et la banalisation d'une composante très écrasante de la société Mauritanienne en marge du système. En face d'une situation concrète et réelle, il faut une lutte organisée.
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