« Aucune force ne peut briser la volonté d’un peuple décidé à maitriser son destin »
Diop Mamadou Samba dit Mourtoudo
Recevez mes plus respectueuses salutations. Votre statut d’écrivains mérite des égards et je vous
présente de ma part les plus dignes de sincérités. Je vous adresse cette réponse après avoir vos analyses ou plutôt de vos réactions par rapport aux articles du journaliste Diallo Djibril. Je comprends vos positions qui sont inhérentes à votre idéologie. Et là je m’attarderai seulement de vous expose mon point de vue. Celui-ci n’est autre qu’une modeste contribution au débat national notamment la construction de notre unité nationale tant blessée par nos dirigeants à commencé par celui qu’on appelle le père de la nation. C’est pourquoi régimes après régimes, on accorde peu d’importances pour réussite de ce fameux débat.
Dans vos analyses vous répondez à un jeune qui est témoin oculaire d’une page sombre de l’histoire de ce pays dont une partie des sources remontent des tentatives de banalisation d’une frange de ce peuple par le Président le feu Moktar Ould Daddah, après avoir senti la forte présence des négro-africains dans toutes les instances dirigeantes à l’époque. Plus précisément, Dibjril Diallo a vécu les événements 89 durant lesquels des martyrs sont tombés. Il y aura toujours ceux pleurent à chaque petit matin du 28 novembre à l’heure des festivités nationales. Dijiril Diallo comme tout autre jeune consciencieux de ce pays côtoie toujours des coupables ayant le sang dans les mains. Certains bourreaux circulent tranquillement et sans aucun souci d’être traduit en justice pour répondre à leurs actes criminels. C’était sous le joug de la dictature de celui que vos élucubrations racistes ont cyniquement instruit. Alors, il s’agit là d’une raison de plus qui prouve que Mouiya Ould Sidi Ahmed Taya, l’élève de Saddam Hussein, demeurera éternellement votre héros, celui des nationalistes baathistes Mauritaniens. Mais dites-vous bien et sans risque de vous tromper que le sang a un prix.
C’est à partir de là que je commence ma toute petite et modeste contribution au débat aussi passionnant que je salue le courage de ceux qui osé se prononcer par leurs « plumes libres »( allusion faite au site plumes libres version arabe). Vous avez décidé, après, Djibril Diallo, vous salir les mains comme le disait Jean Paul Sartre. Mais vous repartez sans convaincre personne, si ce n’est votre propre ombre qui ne cesse de vous induire dans l’erreur fatale. Vous vous êtes satisfaits de dire des mensonges historiques (Didi Ould Salek) à l’égard de ceux qui ont lutté contre vents et marrées à construire ce pays. N’en déplaise plus d’un baathiste, les premiers édifices de ce pays ont été posés par les mains noires.
J’en viens à votre acharnement deux décennies durant contre la communauté négro-africaine de la Mauritanie. Oui, je serai très prétentieux de répondre à ceux qui sont aujourd’hui des véritables chefs d’œuvres, des têtes à penser ; ceux à qui l’on consulte quand il s’agit de savoir comment coincer, retarder, et éliminer l’autre dans les projets étatiques – l’attitude du Premier ministre à l’égard d’un autre journaliste en est bel exemple. Si telle n’est pas le cas, pourquoi il y a toujours la discrimination dans tous les domaines. Qui a pensé à l’idée des quotas dans les concours nationaux surtout dans notre armée qui ne reflète plus une armée républicaine mais tribale et régionaliste tout comme notre gouvernement ? Je regrette aussi que le nouveau Président Mohamed Ould Abdel Aziz soit entouré par certains caciques du système baathiste lesquels sont la source de tous les maux dont souffre la Mauritanie. De nos jours nul n’ignore que ces têtes à penser instiguent bon nombre de prise de décision au sommet de l’Etat. Par essence le prince n’est pas mauvais mais des conseillers sans vergogne peuvent le rendre un centaure. On assiste avec cette nouvelle page de notre histoire, le retour des vieux démons ; ceux qui réfutent depuis leur retour en Iraq jusqu’à nos jours la « Mauritanité » des négro-africains. Il s’agit de ceux qui sont partout et ouvertement allergiques à la présence des négro-africains dont la tentative d’épuration n’a fait des grands hommes que des martyrs. Ils s’évertuent de falsifier certains aspects l’histoire et persistent de s’afficher avec la haine la plus bestiale. L’un dit que les négros sont des arrivistes et l’autre nie la « Mauritanité » des Wolofs. Comment peut-on expliquer cette attitude raciste et ignorante de ces deux intellectuels.
En Mauritanie, on peut tout contester aux peulhs, soninkés et Wolofs sauf d’être parmi les peuples autochtones. Je pense que l’Ecrivain Jeilany en voudra à l’auteur du livre « Pieds nus à travers la Mauritanie 1934-1936 » lequel par une impeccable littérature retrace l’histoire de ce pays. C’est à la suite de son tout premier voyage en 1934 qu’Odette. Du Puigaudeau a décrit ce qu’est la Mauritanie notamment sa diversité culturelle à travers laquelle chaque peuple reconnait l’identité de l’autre. Pour elle, rien que la nature de ce beau pays montre, qu’il n’appartient ni aux noirs ni aux maures, mais un véritable carrefour culturel. Et en revanche, si le Tagant est aujourd’hui occupé par les arabo-berbères, les noirs seraient les premiers occupants selon ses recherches. Je vous renvoie à cette phrase dans laquelle, elle soutient : « La tradition des Maures du Tagant d’origine arabe ou berbère aussi bien des nègres, que nous avons interrogés attribuent ces peintures aux peuples noirs pasteurs, cultivateurs et sédentaires, qui vivaient dans ces montagnes jusqu’à l’arrivée des musulmans et y ont laissé les ruines de leurs villages ». (Marion Senones, Odette du Puigaudeau, Peintures rupestres du Tagant (Mauritanie) in Journal de la Société des Africanistes 1939 tome 9 pages 43-70).
Notre histoire remonte de longues dates ; il n y pas encore moins d’une année, le professeur Didi Ould Salek tenait des propos aberrants et moins dignes d’un historien. Dans une interview accordée au site internet Alakhbar info, il disait que : « Que la composante négro-africaine en Mauritanie, n’est que le résidu –d’étrangers introduits dans le pays par les colonisateurs Français, qui continu d’ailleurs d’en constituer la cinquième colonne en vue de perpétuer la colonisation de la culture française dans le pays ». L’universitaire a oublié que la vraie histoire ne se cache jamais. Je ne puis savoir s’il a lu la réponse que lui a adressée Monsieur Kane Amadou Mocktar lequel dément point par point les propos du baathiste. Dans un article que j’ai moi même saisi, Monsieur Amadou Moka Kane réponds à Didi Ould Salek en ces sages mots : « S’il y’a des étrangers en Mauritanie ce sont bien sûr les Berbères ? Les Bani Hassan, premiers à venir sur cette aire géographique, ne sont pas arrivés qu’à la fin du six septième siècle. Nous les Peulhs et autres Négro-africains, notamment Sérère et Soninkés étions sur les lieux de l’Algérie au Fleuve Sénégal ».
Aujourd’hui cet universitaire s’évertue d’avancer des thèses selon lesquelles les peuples Wolofs ne sont pas des Mauritaniens. Ce même Didi traitait les négro-africains de résidus. C’est parce qu’il méconnait l’histoire de ce pays qu’il avance ces lugubres élucubrations racistes. N’a-t-il pas appris de la plume de Kane Amadou Moktar que : « C’était Abdoul Bacar Ali Doundou Kane qui a chassé le Capitaine Coppoloni en 1904.Il fuit vers le Nord où il est tué à Tidjikdja par Moulaye Zein en Février 1905 ». Raison pour laquelle ajoute –il que les français n’ont jamais aimé les peulhs, qui n’ont pas été des « spectateurs impuissants devant l’entrée des Français en Afrique de l’Ouest. Les écrits de André le Bon, Représentant du Roi de France en 1768, lors de sa venue au Fouta sont édifiants, élogieux sur la bravoure, le sens de l’organisation et le sens de l’honneur des peulhs du Fouta Toro.».
Ce que les négro-africains subissent de nos jours entre autres la discrimination raciale et la marginalisation n’est que le résultat d’un long processus. Si le pouvoir a été confié aux berbères, c’est par la complicité hypocrite de la France qui a toujours divisé pour mieux occuper. D’où la volonté d’écarter ceux qui se sont opposés à la colonisation. Mes très chers compatriotes, maintenant que l’histoire est claire, il fait grand temps que l’on appelle à l’apaisement des esprits et entamer des dialogues réellement constructifs. Les fils de la Mauritanie ont tant souffert de vos élucubrations, lesquels ont fait qu’entre nous, on se regarde en chiens de faïence, tout en oubliant souvent les percepts islamiques de la fraternité.
Bâ Silèye
Commentaires