Notre confrère Hanevy Ould Dehah vient
d’être, à nouveau, condamné: deux ans de prison ferme! Après avoir
purgé une première peine de six mois, pour «atteinte aux bonnes mœurs»
– ça ne s’invente pas, ce genre d’accusations sauf en Mauritanie
nouvelle, peut-être – c’était, pour notre confrère, «l’oral de
rattrapage», devant une cour d’appel composée de juges ramassés par ci
et par là, pour la «bonne cause». Des juges ayant tellement à cœur de
remplir la mission pour laquelle ils ont été choisis qu’ils n’ont même
pas pris la peine d’écouter les plaidoiries de la défense. Plongés dans
leurs remords ou de peur de se laisser convaincre? Le risque était,
pourtant, apparemment minime, avec un seul argument susceptible de les
faire douter: comment peut-on juger et condamner quelqu’un sur la base
d’une loi qui n’existe pas, la Mauritanie n’ayant pas encore légiféré
dans le domaine de la presse électronique? Un célèbre adage ne dit-il
pas qu’il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre?
En tout état de cause, cette lourde
condamnation n’augure rien de bon pour la Justice, plus que jamais aux
mains de l’exécutif, pour la Presse, en général, et la liberté
d’expression, en particulier. C’est pourquoi est-il impératif de se
battre contre l’arbitraire. Avec le soutien des organisations
nationales et internationales, des partis politiques, des journalistes,
des syndicats et de tous les hommes épris de justice. Faites gaffe, les
amis! Ne dites plus un mot plus haut qu’un autre! Vous êtes tous des
Hanevy potentiels. Une épée azizienne trône, désormais, au dessus de
vos têtes.
Commentaires