« On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu’on prend pour l’éviter ». La Fontaine
La scène politique nationale a connu avec les dernières élections du 18 Juillet un nouveau tournant, lequel augure des surprises, plus précisément celle de l’immaturité de la classe politique en l’occurrence les leaders de l’opposition traditionnelle.
Toutes les langues se délient en faveur de la réalité manifeste et vécue. Tout le monde s’accorde à dire que l’opposition n’a pas été vigilante face aux trames et aux élucubrations engagées çà et là par l’influent candidat à savoir le Général. Ils avaient, hélas oublié que ce dernier est rentré depuis le petit matin du 06 Août avec le coup perpétré contre le premier Président civil et démocratiquement élu Sidi Ould Cheikh dans une lutte éffrénée pour la recherche de sa propre légitimité « Constitutionnelle ». Uniquement.
Et la conquête du pouvoir ne posait point problème. C’était un acquis pour qui détiens en mains propres l’armée, maitrise la scène politique et surtout connait les faiblesses de nos politiques.
Alors, le résultat des élections n’a pas tardé à sa faveur. D’un sursaut, le Général a réussi de se transformer d’un chef d’Etat « putschiste » aussi contesté à un Président de la République que toute la communauté Internationale à leur tête Washington salue. La Diplomatie oblige.
En revanche, les leaders traditionnels de l’opposition crient vainement la fraude sans preuves aucunes et demandent à ce qu’une commission d’enquête soit mise sur pied pour revoir le sort des élections. Le nouveau Président réplique en qualifiant cette requête de Chimère. Le silence bavard du Général en dit long pour qui connait sa personne. C’est dire somme toute que la défaite de l’opposition demeure inquiétante pour au moins plusieurs raisons.
Tout compte fait, on remettra en cause de sa crédibilité et de sa capacité désormais à vaincre pour la consolidation de la démocratie en Mauritanie. Puisqu’au lendemain de la signature de l’Accord de Dakar, l’opposition qui s’était rangée dans le front anti-putsch commençait à tergiverser sur les décisions à prendre. J’avais pourtant signalé dans mon article sous le titre « la bénédiction inacquise » que la cohabitation sera bien impossible faute des divergences idéologiques de nos leaders. Malgré qu’ils aient réussi à faire vaille que vaille pour faire échouer le coup d’Etat et cela avec une ferme détermination. L’histoire retiendra cet acquis politique de l’opposition. Mais, ces derniers ignoraient que leur division favorisait la victoire d’Aziz. Et l’on se demande en substance la question de savoir, qui a profité de la signature de l’Accord de Dakar ?
Repenser les stratégies !
La défaite tragédique de l’opposition mène incontestablement à la nécessité de repenser la classe politique ainsi que les stratégies. Il s’agit là de réparer des erreurs mortelles, effectivement, quand on sait qu’on s’achemine inévitablement à la recomposition de l’hégémonie de la classe politique.
Désormais, l’histoire retiendra le militantisme du leader de l’Opposition institutionnelle, Président de du Rassemblement des Forces Démocratiques(RFD) Monsieur Ahmed Daddah et le Président de l’Assemblée Nationale, Président de l’Alliance Populaire Progressiste et bien d’autres présidents de partis politiques notamment Ibrahima Sarr de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie (AJD/MR) pour l’instauration et l’ancrage de la démocratie en Mauritanie.
Néanmoins, elle inscrira sans doute leur déclin, autremendit, leur mort politique. Car ce qui s’est produit avec ce scrutin n’est autre que le manifeste d’un manque de crédibilité après toutes ces longues années de lutte. Puisqu’il est partout inconcevable que des leaders de cette envergure puissent être battus sans aucune autre forme de procès par un homme qui n’a commencé de rien pire encore d’un dangereux risque.
Les conclusions tirées du scrutin du 18 juillet témoignent encore une fois de plus sur la nécessité de la recomposition de la scène politique, dont les leçons doivent être tirées des stratégies objectives des leaders politiques, de leur courage et des erreurs mortelles perpétuellement répétées deux décennies durant. Et des nouveaux sont aussi à chercher quelques parts loin des ceux que l’arène politique a connu.
Bâ Sileye
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