La course pour la conquête du fauteuil présidentiel est plus que jamais lancée. Dix candidats en lice essaient par des discours démagogiques de convaincre la population, qu’ils ne consultent que pour arracher des voix. Mais cette année, le discours est déguisé. Il est rempli, en effet d’ironies, des critiques acerbes voire même d’un dénigrement sans relâche. La concurrence des programmes électoraux n’est pas enjeu. Le seul objectif visé demeure le parcours, le sillage d’un rival, quelque part dans un poste au sommet de l’Etat. C’est pourquoi, les dossiers se ressuscitent et servent de témoins potentiels pour barrer la route vers le palais ocre. C’est du moins, l’arme du candidat des pauvres, Mohamed Ould Abdel Aziz et son poulain Kane Hamidou Baba qui s’est contenté de choisir comme slogan, le candidat aux mains propres avant d’émettre une réserve sur la candidature d’Ely Ould Mohamed Vall.
Aziz s’était farouchement attaqué contre ses principaux rivaux, notamment le Président de l’Assemblée Nationale, candidat unique du Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) et le Président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), Ahmed Daddad. C’était le samedi dernier lors d’un meeting tenu dans la ville d’Aleg. Sans aucun complexe, le Général démissionnaire les a qualifié, ouvertement de prévaricateurs, autrement dit, d’incontestables « gabégistes ». Au numéro 1 des candidats à la présidentielle, d’ajouter d’avoir détenir des preuves convaincantes et irréfutables du détournement des deniers publics. L’ex –homme fort de la junte a déclaré publiquement et solennellement avoir en sa possession des documents tangibles sur la gestion des biens publics par ces deux hommes.
Il a du déterré quelques parts des dossiers tout à fait récents et frais. Ces bourreaux assuraient des fonctions au sommet de l’Etat. Et Aziz pense que l’argent coulait à flot. Le Coup de dé est en tous cas lancé pour le Général. Parmi ces deux cibles, le premier occupait le poste du Président de l’hémicycle, le second se chargeait de la gestion de l’opposition institutionnelle.
Et Ould Abdel Aziz de donner le rendez –vous lors de son prochain meeting prévu à Nouakchott. Il a juré qu’il ouvrera pour accéder au pouvoir partout les chemins. S’il agit de dénigrer, l’homme à abattre des caciques de la scène politique, connaît mieux que quiconque les rouages du système politique tant vicié. Un système, comme le dira t-il, depuis son fait accompli du 06 Août, dominé par la corruption et le détournement sans vergogne des biens de l’Etat. Néanmoins, tout se passait sous son regard manifestement complice. Les dossiers de l’Etat, du secret ou plus public, se trace en sa toute parfaite connaissance. Il connaît tous les responsables au sommet de l’Etat, comme, il connaît ses propres poches.
Mais, en revanche, le candidat Ould Abdel Aziz n’est il pas tout même épargné du système, qu’il affronte aujourd’hui ? D’ailleurs, il se trouve, qu’il utilise sans aucun souci les moyens de l’Etat pour sa propre campagne, alors que les candidats, du « 6-6 » peinent pour se déplacer faute de moyens pour mener à bien leur campagne. Ould Abdel Aziz ne joue t-il pas avec du feu ? Déjà des voix se lèvent pour contester son arbitraire excessif. L’utilisation d’un avion de l’armée nationale fait l’objet de maintes critiques. Massoud Ould Boulkheir n’a pas gardé le silence là-dessus.
D’ailleurs, la réplique de l’unique candidat du FNDD ne s’est pas faite attendre. Ce dernier a tapé très fort, lorsqu’il a dévoilé l’un des secrets d’Aziz en le qualifiant de « Kidnapper l’Etat Mauritanie et de servir des derniers publics aux dépens des autres candidats ». Les sommes exorbitantes octroyées à la population et les largeresses faites par ci et par là, émanent-elles uniquement de son propre compte, s’est interrogé Ould Boulkheir. L’Etat doit, sans doute, avoir une part de perte.
C’est une réalité, quand on sait qu’en Mauritanie, la tradition enseigne que les biens de l’Etat n’appartiennent qu’à celui qui s’en charge. Alors que dire d’un candidat qui détient toujours et en forte main, les rennes du pouvoir. Un candidat qui fait peur non par sa cote de popularité, mais par ses affinités avec les forces de l’armée. Et pourtant Aziz n’est qu’un homme moins stratège, proche de la population par son discours populistes, fort par le conseil militaire. Conscient de cette réalité, Aziz n’a pas cessé d’une seconde à dénigrer ses rivaux en les qualifiant d’être artisans de tous les maux que la Mauritanie. Reste d’attendre ce que nous réserve, le fameux rendez-vous de Nouakchott qui risque d’être un coup dur pour Massoud et Ahmed. Wait and see.
Bâ Sileye
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